Il vous est sûrement déjà arrivé de vous demander :
"Pourquoi protéger cette espèce ? Il y en a partout ici !"
Il est en effet possible que dans certains lieux, des espèces protégées soient en nombre important. Et heureusement ! Ces zones représentent ainsi un réservoir pour permettre à ces espèces de se développer.
Mais la protection n'est pas pour autant mauvaise.
Une espèce abondante sur un territoire peut être protégée car très rare au niveau européen. Sa protection permet de sauvegarder la biodiversité qui lui est liée et qui risque de disparaître totalement de l'espace européen.
Pour résumer, la protection d'une espèce dépend de son aire de répartition sur l'ensemble du territoire européen. A l'échelle locale, la perception est souvent erronée, faute d'une vision d'ensemble...
Un enjeu majeur du XXIe siècle
La biodiversité est constituée de l'ensemble des espèces vivantes (diversité spécifique), de leur patrimoine génétique (diversité génétique), des habitats (diversité des écosystèmes) et des paysages.
Par des relations de compétition, de prédation ou de coopération, tels les maillons d'une chaîne infinie, chacun vit en interdépendance. On estime entre 6 et 30 millions le nombre d'espèces vivant sur notre planète, 70 à 95 % d'entre elles nous sont encore inconnues.
Lorsqu'un élément d'un milieu donné tend à disparaître, il est progressivement remplacé par un autre. Or, ce processus de renouvellement est d'une extrême lenteur. On le chiffre en millions d'années. On estime aujourd'hui que 50 à 100 000 espèces disparaissent chaque année. C'est 100 à 1 000 fois plus vite que le rythme naturel.
C'est ainsi que 10 à 50 % des espèces pourraient disparaître avant la fin du XXIe siècle.
Les écosystèmes naturels sont, eux aussi, en forte régression : au niveau mondial, 6 millions d'hectares de forêts primaires sont perdus chaque année depuis l'an 2000. La superficie des récifs coralliens sains des Caraïbes a décru en moyenne de 10 % par décennie depuis 30 ans et 35 % des mangroves mondiales ont été perdues depuis 20 ans.
Enfin, 10 à 20 % des écosystèmes prairiaux et forestiers naturels devraient être convertis à d'autres usages d'ici 2050.
La destruction et la fragmentation des habitats naturels, la pollution, la surexploitation des ressources, l'introduction d'espèces et la modification du climat, dont l'homme est en partie responsable, sont les causes principales de cette perte de biodiversité. Si le phénomène n'est pas enrayé dès aujourd'hui, les dégâts seront irréversibles et les possibilités d'un développement durable de l'humanité gravement compromis. Certains choix de société modifient les cycles naturels et fragilisent l'environnement alors même que la biodiversité est un enjeu vital par les biens et services qu'elle procure à l'humanité.
L'homme, partie intégrante des écosystèmes de la planète, doit préserver la diversité du vivant pour des raisons éthiques, culturelles, économiques et de santé humaine.